05 décembre 2006

Après ACTE , de Lars Norén

Lors d'une lecture dans un "centre de poésie" comme un autre, il y a 20 auteurs AH AH AH
Tu n'es pas dans le(s) cercle(s), tu parles au photographe, ensuite à la secrétaire et tu t'empifres de saucisson AH AH AH
Le lendemain tu reçois un mail d'un auteur présent la veille t'annonçant qu'il organise une lecture avec l'éditeur qui t'a publié AH AH AH
Evidemment, il organise sa propre lecture AH AH AH
Tu vas voir ACTE de Lars Norén et tu lis dans le book de salle des choses comme
(que tu biffes, annotes...) :

Le public et les acteurs (l'auteur) doivent respirer ensemble, écouter ensemble. Dire les choses en même temps. Je préfère un théâtre (une écriture) où le public se penche en avant pour écouter à celui qui se penche en arrière parce que c'est trop fort (qui se penche en arrière pour fermer les yeux). Lars Norén
Ulrike Meinhof a été retrouvée pendue aux barreaux de sa cellule le 9 Mai 1976 à 7h30 du matin, après avoir fait une grève de la faim pour protester contre les conditions de détention des détenus politiques.
Sentir ta moelle épinière te remonter au cerveau à force d'être
comprimée
...
sentir ton âme pisser de ton corps, comme si tu n'arrivais plus
à fixer l'eau
sentir ta cellule bouger. Tu te réveille, tu ouvres les yeux: la cellule bouge.
...
Te sentir devenir muette
Impossible de te rappler le sens des mots, sinon très vaguement
...
Ne plus maîtriser la construction des phrases, la grammaire, la syntaxe.
Si tu écris - au bout de deux lignes, impossible de te rappeler le début de la première
...
Des visites, il ne te reste rien.
Une demi-heure après, impossible de te rappeler, sauf de façon mécanique, si ça a eu lieu aujourd'hui ou la semaine dernière
Le bain de la semaine, c'est la chance de se laisser aller, de reprendre des forces pour un bref instant - pour quelques heures
Sentir le temps et l'espace irrémédiablement imbriqués l'un dans l'autre et te sentir vaciller,
...
Aux prises avec un fauve psychique.
...
La colonie pénitentiaire de Kafka - le type sur une planche à clous - et le grand huit sans arrêt.
Lettre du couloir de la mort, Ulrike Meinhof 1972


Lors d'une lecture dans un "centre de poésie" comme un autre, il y a des auteurs qui donnent à voir/entendre leurs exercices d'écriture à d'autres auteurs qui ont une envie compulsive de faire entendre leurs exercices d'écritures AH AH AH

Tu entends une atmosphère motique tellement codifiée que tu as mal à la tête si tu veux capter quelque chose, ou tellement précieuse et référencée culturellement (donc socialement) AH AH AH que tu te dis tu es vraiment un pauvre plouk ignorant sorti de ton fumier, tellement mal dans le salon que tu as envie d'aller te bourrer la gueule au PMU du bled ou tout laisser tomber et aller ramasser des pieds-de-moutons qui sortent en décembre (vive le réchauffement) AH AH AH
Le lendemain, tu lis quelqu'un que tu ne citeras pas, et le surlendemain tu lis quelqu'un que tu ne citeras pas, et le sur-surlendemain tu lis tu lis tu lis des gens comme : Wittgenstein, Yu Jian, Palmer, Coolidge, Mac Low, Korine, Michaux, Celan, Ritsos, Roche, Yacine, Nietzsche, Canetti, Pavese, Freasan, Sterne, Aira, Cortazar, Castellanos Moya, Basara, Bolano, Faulkner, Dos Passos, Beckette, Liscano, Ourednik, Vonnegut, Ungar, Jonigk, Rosa, Rulfo, Guelassimov, etc... AH AH AH

Pour finir, Lars Norén encore :

Le RiksDrama a pour vocation d'offrir la possibilité d'une démocratie plus profonde à travers la culture et les réseaux qu'il génère et nous nous efforçons de travailler comme un fer de lance à la fois artistique et culturellement politique.





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